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13/02/2016

Sauvons l’Ecole Laïque du Chemin des Dunes !

solidarite-laique-logo.pngEn septembre 2015, Solidarité Laïque et ses organisations membres lançaient un appel à dons pour les réfugiés. Parmi les  initiatives que cet appel a permis de soutenir se trouve l’Ecole Laïque du Chemin des Dunes, au cœur de la « jungle » de Calais. Or l'Ecole se trouve sur la partie de la "jungle" destinée à la destruction. Une pétition s'insurge contre cette destruction aveugle aux réalisations militantes. Signons-la !
Le site de Solidarité laïque en donne une présentation:

"C’est à la lisière du camp, à côté d’une fragile structure de bâches et de planches, que se dresse le chantier de ces nouvelles salles de classe. Bientôt, elles accueilleront elles aussi de grands gaillards et des jeunes femmes que la misère et les guerres ont rejetés au bord du monde. Et, au vu des demandes – 6000 réfugiés recensés dans le camp-, elles feront salle comble du matin au soir, 7 jours sur 7.

« L’école laïque du Chemin des Dunes » a été montée de toutes pièces par Zimako Jones, un Nigérian francophone arrivé là au printemps, demandeur d’asile et prêt à tout pour redonner un peu d’espoir et de chaleur. « Continuer d’apprendre, échanger avec ses pairs, c’est fondamental pour reprendre confiance en soi et conserver sa dignité. C’est l’objectif de l’École du Chemin des Dunes qui est ouverte à toutes et tous, quelles que soient les confessions. »

Autour de lui, Zimako a fédéré plus de trente enseignants et éducateurs bénévoles qui se relaient chaque jour pour proposer des cours d’alphabétisation, de français et d’anglais. « Les bénévoles écrivent leurs disponibilités sur le tableau à l’entrée de la classe, poursuit simplement Zimako. Il y a même une professeure de Tai Chi qui s’est inscrite ! » Tous les dimanches, la salle de classe accueille également des avocats qui, gratuitement, orientent les demandeurs d’asile dans leurs démarches.

« Grâce à cet élan de solidarité, nous allons pouvoir accueillir davantage de monde, toujours sur le principe fondamental de la laïcité. On va aussi faire des groupes de niveaux, pour s’adapter aux diplômés comme à ceux qui ont très peu fréquenté l’école. Nous pourrons acheter du matériel scolaire, des manuels, des cahiers, des crayons, des tableaux … Et surtout, nous allons pouvoir étudier les pieds au sec, avec un peu de chauffage et de lumière. A  l’approche de l’hiver, ce n’est pas rien ! », conclut Zimako."

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22/01/2016

"Ce que dit Charlie : treize leçons d'histoire" le nouveau livre de Pascal Ory.

Nous reproduisons ici, avec son aimable autorisation, l'article que Jean-Marc Laurent, chef de rédaction magazine à "La Montagne" a donné du nouveau livre de Pascal Ory "Ce que dit Charlie : treize leçons d'histoire" (Gallimard).

Pour Pascal Ory, le radicalisme religieux du XXI e siècle  est une forme d'expression politique porteuse structurellement d'un projet totalitaire. Comme l'étaient avant lui les radicalismes occidentaux qui s'opposaient à des situations de domination, d'exploitation, d'aliénation, d'humiliation. Dans son nouveau livre « d'intervention », Ce que dit Charlie, l'historien analyse et confronte les massacres de 2015 à Paris et les mouvements qui ont suivi, à l'histoire, au présent et au futur du monde, dans l'espace et dans le temps.

« Janvier 15 », moment historique du XXI e siècle, s'inscrit dans une crise générale. Pascal Ory en explore les facettes à travers un jeu de clés d'interprétations, 13 « leçons », de Sidération à Soumission, en passant par Liberté d'expression, Laïcité ou Religion (Guerre de…). 13 questionnements que l'auteur résume lui-même par quelques interrogations simples, telles que : « D'où vient que la censure serait un problème, et pas la liberté d'expression ? », ou « Pourquoi la laïcité serait-elle donc une spécialité française ? », ou encore « L'antisémitisme a-t-il une origine autre que religieuse ? »…

Le terrorisme de l'État islamique fait écho à d'autres moments terroristes occidentaux des XIX e et XX e siècle. Pour Pascal Ory, l'objectif des différents mouvements est le même : provoquer le pouvoir en place pour qu'il fasse la faute qui ralliera une partie de la société à la cause des terroristes et pousser ainsi à la guerre civile. L'attentat islamiste contemporain en terre occidentale se caractérise par l'image « globale » qu'il projette aux vivants témoins du geste assassin, « les victimes mortes n'étant qu'une arme de plus pour terroriser les vivants ».

« Dieu a de l'avenir dans l'ego de l'homme », prévoit l'historien en examinant la « globalisation » du terrorisme, depuis le « modèle absolu » du 11 septembre 2001 à New York jusqu'aux attentats de 2015 à Paris, en passant par l'Espagne du 11 mars 2004 (dix bombes dans des trains à Madrid, tuant 191 personnes), l'Angleterre des 7 et 21 juillet 2005 (quatre kamikazes se font exploser dans les transports en commun, faisant 52 morts) et Toulouse en mars 2012 (Mohamed Merah tue 7 personnes). Ces attentats marquent un temps nouveau, le passage du terrorisme local au terrorisme planétaire, « celui où l'espace de la conflagration est l'univers. »

L'amplification du désordre au XXI e siècle, écologique et économique, qui pousse le Sud vers le Nord, fait monter les nationalismes, les intégrismes et les populismes, est une redoutable machine à produire de l'acculturation et des vocations radicales. Une réponse violente à des situations de domination, d'exploitation, d'aliénation et d'humiliation porteuse d'un projet communautaire et totalitaire. Pascal Ory, comme Olivier Roy, évoque l'islamisation d'un radicalisme plutôt que la radicalisation de l'islam.

La « dramaturgie » de la guerre de religion confronte deux cultures, l'une individuelle, l'autre communautaire, qui renvoient à deux processus sociaux opposés explique Ory : « L'un va dans le sens d'une poursuite de l'intégration démocratique libérale, l'autre dans celui d'une involution communautaire autoritaire. »

Face au terrorisme individualiste de 2015, la réaction de la société française montre qu'il peut exister des réponses collectives au communautarisme autre que la guerre ouverte ou le pogrom, termine Pascal Ory.

Pascal Ory, Ce que dit Charlie : treize leçons d'histoire, éd. Gallimard, 248 p., 16 €. 

Jean-Marc Laurent

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14:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

11/01/2016

Des paroles en mémoire

Le jeudi 7 janvier, nous étions une centaine de personnes rassemblées en mémoire des victimes des attentats terroristes et pour affirmer notre résolution à défendre et à illustrer nos libertés, à commencer par la liberté d'expression.

Un bref discours a été prononcé. En voici le texte intégral.

"Chers amis,

Il y a un an, jour pour jour, 12 personnes ont été assassinées  dans les locaux de Charlie hebdo. D’autres crimes ont suivi. Le 13 novembre dernier, ce sont 130 personnes qui ont été sauvagement et lâchement exécutées. Parmi ces victimes deux Euréliennes : Marion Jouanneau et Djamila Houd. Selon le Mémorial que l’on peut consulter sur le site du journal « Le Monde », Marion Jouanneau avait 24 ans. Elle était de Chartres. Elle devait s’envoler dans quelques semaines pour visiter New York avec des amis. Djamila Houd avait 41 ans. Elle était de Dreux et travaillait chez une créatrice de mode parisienne. Elle avait une fille de 8 ans.  Nous sommes aujourd’hui toutes et tous réunis en leur mémoire et en la mémoire de toutes les victimes du prétendu et criminel Etat Islamique.  Nous sommes toutes et tous réunis pour adresser à leurs familles et à leurs amis notre soutien le plus sincère et le plus chaleureux.

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Marion Jouanneau et Djamila Houd Photo: L'Echo républicain

Une minute de silence a été observée à ce moment du discours.


Dès le 8 janvier 2015, le lendemain des meurtres des journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo, nous étions pour beaucoup d’entre nous déjà réunis sur cette même Place ou en d’autres lieux pour manifester notre émotion, notre indignation, notre volonté de défendre nos libertés. Car nous ne sommes pas ici seulement en la mémoire des victimes d’une barbarie aveugle. Nous sommes ici pour affirmer haut et fort notre détermination, pour affirmer que nous ne céderons jamais sur nos valeurs républicaines et nos principes laïques.  C’est un combat que nous menons avec force et vigueur. Le combat pour la liberté, pour l'égalité et pour la laïcité. Pour que chaque citoyenne et citoyen de France puisse choisir librement sa religion ou sa philosophie. Pour que chacun, chacune d'entre nous puisse à son gré changer d’opinion, mais aussi critiquer ou moquer celle des autres, y compris en utilisant la caricature et la satire devenues traditionnelles dans notre pays.

C’est cela la liberté de conscience et d'expression garanties par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 sous l'égide de laquelle nous sommes ce soir et sous l'égide de laquelle notre république s'est placée.  Tant qu'elle ne trouble pas l'ordre public c'est-à-dire qu'elle ne menace pas la vie de celles et ceux qui ne pensent pas comme nous, cette liberté doit être absolue. Et c'est bien là qu'est notre combat contre tous ceux qui voudraient nous terroriser.


Ce combat, mené à la pointe de nos stylos et crayons, poursuivi là dans la rue n'est qu'un débat d'idée. Rien à voir avec les balles d'une kalachnikov. Ce sont leurs armes qui font couler le sang. Pas les nôtres.
Le combat que nous menons poursuit celui des fondateurs de la République. Dans la République française, les croyants les plus sincères peuvent vivre librement leur foi tant qu’ils ne prétendent pas dicter la loi. Et leur foi n'en est-elle pas plus authentique que dans ces pays où l’affichage de la croyance résulte de l’oppression étatique ou de la pression sociale ?

Cette liberté est notre bien le plus précieux, à nous toutes et tous, quelque soit notre langue, notre culture, notre couleur de peau, notre religion, nos convictions. Elle a été conquise dans le sang et les larmes. Nous n’y renoncerons jamais".

Sur Youtube, une vidéo a été mise en ligne par Hugo Bembi. Elle est intitulée "La liberté en marche":


 

16:18 Publié dans Positions | Lien permanent | Commentaires (0)