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31/10/2015

Samain, Toussaint Halloween: les métamorphoses de la Fête des morts

L'intérêt des militants laïques pour les fêtes et les cérémonies civiles est peu connu. Les laïques connaissent-ils leur propre histoire? La dimension culturelle du mouvement laïque est souvent oubliée, même chez ceux qui s’en réclament.Sait-on en particulier qu’ils furent nombreux à s’intéresser aux fêtes civiles de façon approfondie ? Au début du siècle, une excellente revue en avait fait un objet d’études et de militantisme : les "Annales des Fêtes et Cérémonies Civiles". Marcel Sembat, Gabriel Séailles, Paul Grunebaum-Ballin (collaborateur d’Aristide Briand), Jules Renard…y collaborèrent ; la Libre Pensée comme la Ligue de l’enseignement y étaient représentées… ; Zola, Hugo, Rousseau y furent publiés… ; l’anthropologie, les arts, les lois, l’histoire y firent l’objet d’articles…

Le premier novembre nous fournit l’occasion de se pencher à nouveau sur ces thèmes. La mouvance laïque multipliait les initiatives. Un des exemple les plus marquant fut celui de l’Union démocratique de propagande anticléricale, dont le président d’honneur était Victor Hugo, qui a organisé le 1° novembre 1881 au Trocadéro à Paris un « hommage aux morts illustres de la libre pensée». En 1912, les "Annales" proposaient un article démontrant que le « culte des morts est indépendant de la tradition chrétienne…Le meilleur et le plus noble des traditions anciennes demeure parfaitement vivant ». On le sait, la fête d'Halloween a été apportée aux Etats-Unis par des émigrants irlandais héritiers de la fête des morts gauloise Samain. Des banquets nocturnes célébraient les vivants et le souvenir des défunts. La BD Astérix n'est pas si loin de la réalité historique. La fête chrétienne de la Toussaint en est également l'héritière lointaine. Cette histoire de la Fête des morts  est  de mieux en mieux connue. Un article de l'édition "Laïcité" sur Médiapart en détaille tous les épisodes du point de vue laïque. 

 

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13:40 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

16/10/2015

Colloque : « La Laïcité: des combats fondateurs aux enjeux aujourd’hui » Paris 24 et 25 octobre

La Ligue de l'enseignement organise, en partenariat avec Médiapart et France Culture, un grand colloque autour de quatre grandes thématiques. Il se déroulera les 24 et 25 octobre à Paris à l'Espace Reuilly. Voici, l'avant programme de ce colloque.

Entrée libre. Buffet offert. Inscription obligatoire au http://evenement.laligue.org/colloque-laicite/

 

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Samedi 24 octobre 
9h30 Matinée : Ouverture et animation Pierre Tournemire, vice président de la Ligue de l'enseignement, président du Comité National Laïcité 
Interventions officielles
10h L’action laïque de la Ligue de l’enseignement : panorama historique. Jean-Paul Martin, historien de la Ligue de l’enseignement, ancien maître de conférences.
11h15 Débat Edwy plenel, journaliste, président de Médiapart, et Frédérique de la Morena, maître de conférences en droit public à l'université de Toulouse-Capitole.

13h Buffet

Après-midi 
14h-16h Table-ronde : La laïcité face aux défis des religions
Animation Joël Roman, philosophe, essayiste
Historiquement, la laïcité s’est construite en France face au cléricalisme catholique, et a dû batailler dur pour imposer la liberté de conscience individuelle. Aussi a-t-elle souvent pris un tour antireligieux, avant de permettre un cadre commun républicain admis par toutes les religions présentes sur le territoire, qui y trouvent la possibilité de voire reconnue la liberté de culte comme liberté fondamentale. Cette histoire a laissé des traces, comme le montre la résurgence périodique de crispations antireligieuses éradicatrices, qui se focalisent depuis une vingtaine d’années sur l’Islam. Comment rendre la référence laïque à sa vocation première qui est avant tout de permettre l’expression pacifique des convictions dans un cadre commun ?
Martine Cohen, Chargée de Recherche au CNRS, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL, Paris) 
Ghaleb Bencheikh, écrivain, essayiste, animateur de l'émission "Islam" sur France 2
Philippe Portier Directeur d'études à l'EPHE, Section des sciences religieuses. Directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL)

16h30 18h30 Table-ronde : Education et laïcité
Animation Eric Favey
Dans l’histoire de la République, la laïcité a été un des enjeux majeurs de la construction d’un enseignement public pour tous. Encore aujourd’hui, c’est autour de l’école, et plus largement de la question de l’éducation des enfants que se focalisent la plupart des questions relatives à la pratique concrète de la laïcité. C’est que dans le dom aine de l’éducation interfèrent les responsabilités éducatives des familles et des institutions, en premier lieu de l’institution publique, ainsi que la nécessité d’une nécessaire neutralité des éducateurs sans que celle-ci ne se dissolve dans une abstention frileuse. A l’heure où nous souhaitons tous qu’émerge un espace éducatif concerté, comment redéfinir les contributions des uns et des autres (parents, professeurs, services municipaux, associations) dans cette tâche commune ? 
Françoise Lorcerie, Directrice de recherche émérite CNRS Ethnicité, Intégration/Discrimination, politique d’éducation 
Jean-Paul Delahaye, inspecteur général de l'éducation nationale, administrateur de la Ligue de l'enseignement.
Marc Sawicki, ville de Brest 
Laurence De Cock professeure agrégée d'histoire-geographie, Association Aggiornamento

Dimanche 25 octobre

9h-11h Table ronde : Féminisme, Genre et laïcité
animation Nicolas Sadoul, secrétaire national de la Ligue de l'enseignement 
Longtemps, la question de l’émancipation des femmes est restée l’un des points aveugles du combat laïque, les femmes étant réputées être davantage que les hommes soumises à l’emprise cléricale. Pourtant, de nombreux discours contemporains associent étroitement les deux questions, comme si seules les religions pouvaient véhiculer une représentation inégalitaire du genre et des rôles sociaux de sexe, y compris dans la famille. Au-delà, il conviendra de s’interroger sur la possibilité qu’une identité religieuse revendiquée puisse aussi être un vecteur d’émancipation individuelle pour certaines femmes dans certaines circonstances
Nicole Mosconi professeure  émérite en sciences de l’éducation.
Florence Rochefort Présidente de l'Institut Emilie-du-Châtelet 
Malika Hamidi Docteur en sociologie Directrice générale de EUROPEAN Muslim network

11h-13h Table-ronde : La laïcité et la cause du peuple

animation Nadia Bellaoui, secrétaire générale adjointe de la Ligue de l'enseignement

L’éducation populaire a eu pour ambition de prolonger et d’étendre l’action de l’école en donnant une dimension civique à l’ensemble des activités culturelles et sportives de loisir. Mais cette perspective émancipatrice a pu parfois revêtir une allure passablement paternaliste envers ceux qu’on disait appartenir au « peuple ». Aujourd’hui, alors que des mouvements ouvertement populistes tiennent des discours prétendument  laïques, comment désamorcer l'opposition caricaturale et souvent xénophobe entre le « peuple » des "petits blancs" de la France pavillonnaire et celui, issu de l'immigration, des banlieues ? Comment redonner toute sa portée émancipatrice à la notion d’éducation populaire ? 

Zouina Meddour ex directrice du centre social les Tilleuls Blanc-Mesnil
Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité
Isabelle Saint Martin, directrice de l'Institut Européen en Sciences des Religions IESR
Robin Renucci , acteur et réalisateur, directeur des Tréteaux de France

Clôture : Jean-Michel Ducomte, président de la Ligue de l'enseignement

Vient de paraître « L’après-Charlie. Vingt questions pour en débattre sans tabou »

Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la Laïcité, Lylia Bouzar, présidente du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) et Samuel Grzybowski, président-fondateur de l’association « Coexister » se sont unis pour rassembler les questions les plus dérangeantes et les poser à des lycéens.

Est-on obligé de dire « Je suis Charlie » ? La première question est directe. Comme pour les 19 suivantes trois lycéennes ou lycéens donnent leurs points de vue. Et les trois co-auteurs apportent leurs analyses. L’objectif est ainsi clairement déterminé. Il s’agit  de dépasser l’émotion initiale à la suite des massacres de début janvier 2015 pour aborder ces questions de façon rationnelle. Pas de moralisme ni de tabou ! Les trois auteurs se sont concertés. Leurs personnalités et leurs parcours sont fort différents. Ainsi que les organisations qu’ils animent. L’Observatoire de la Laïcité est une institution. Le CPDSI un organisme fondé par Dounia Bouzar. L’association Coexister reste moins connue quoiqu’elle aussi très active.

 

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Les jeunes ont été contactés via Twitter. Les réponses les plus significatives ont été conservées, et tous les points de vue illustrés. Les auteurs commentent ces réponses ainsi : «  Nous nous attendions à davantage de dureté ou d’incompréhension. Nous savons d’ailleurs que certains des jeunes interrogés tiennent auprès de leurs amis des propos bien plus durs que ceux qu’ils partagent ici. Nous croyons que cela réside dans le fait qu’ils ont été écoutés. La parole qui leur est donnée modère d’elle-même leur propos.  La raison et le sentiment de responsabilité prennent le dessus sur l’émotion et l’impulsion lorsqu’un lycéen se sent entendu et interrogé pour ce qu’il croit ». La lucidité et la franchise sont à l’ordre du jour.

Les autres questions confirment le fait. Sous le thème générique de la liberté d’expression, les spectacles de Dieudonné, les dessins des caricaturistes de Charlie, l’antisémitisme, les leçons données aux musulmans… sont abordés. Autre thématique brûlante : l’indignation à géométrie variable. Les interrogations liées aux discriminations sont regroupées également. La quatrième thématique à trait aux rumeurs et aux complots. La cinquième thématique concerne les religions en tant que telles pour aboutir à la laïcité au service du vivre-ensemble.

Nous avons sélectionné trois questions pour que les internautes aient une idée plus précise du livre, ainsi que des réponses qu’ils pourraient eux-mêmes apporter avant de les confronter à celles des lycéens et des rédacteurs.

« Pourquoi les synagogues sont-elles protégées et pas les mosquées ? »

« Pourquoi ce silence sur l’assassinat et la persécution par des bouddhistes fondamentalistes des musulmans de la province de Rohingya en Birmanie ? »

« Si les professeurs doivent être neutres , pourquoi les élèves seraient-ils obligés de l’être ? »

La bien-pensance est loin. C’est la recherche du bien commun qui est à l’ordre du jour.

10:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)