16/10/2015
Vient de paraître « L’après-Charlie. Vingt questions pour en débattre sans tabou »
Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la Laïcité, Lylia Bouzar, présidente du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) et Samuel Grzybowski, président-fondateur de l’association « Coexister » se sont unis pour rassembler les questions les plus dérangeantes et les poser à des lycéens.
Est-on obligé de dire « Je suis Charlie » ? La première question est directe. Comme pour les 19 suivantes trois lycéennes ou lycéens donnent leurs points de vue. Et les trois co-auteurs apportent leurs analyses. L’objectif est ainsi clairement déterminé. Il s’agit de dépasser l’émotion initiale à la suite des massacres de début janvier 2015 pour aborder ces questions de façon rationnelle. Pas de moralisme ni de tabou ! Les trois auteurs se sont concertés. Leurs personnalités et leurs parcours sont fort différents. Ainsi que les organisations qu’ils animent. L’Observatoire de la Laïcité est une institution. Le CPDSI un organisme fondé par Dounia Bouzar. L’association Coexister reste moins connue quoiqu’elle aussi très active.
Les jeunes ont été contactés via Twitter. Les réponses les plus significatives ont été conservées, et tous les points de vue illustrés. Les auteurs commentent ces réponses ainsi : « Nous nous attendions à davantage de dureté ou d’incompréhension. Nous savons d’ailleurs que certains des jeunes interrogés tiennent auprès de leurs amis des propos bien plus durs que ceux qu’ils partagent ici. Nous croyons que cela réside dans le fait qu’ils ont été écoutés. La parole qui leur est donnée modère d’elle-même leur propos. La raison et le sentiment de responsabilité prennent le dessus sur l’émotion et l’impulsion lorsqu’un lycéen se sent entendu et interrogé pour ce qu’il croit ». La lucidité et la franchise sont à l’ordre du jour.
Les autres questions confirment le fait. Sous le thème générique de la liberté d’expression, les spectacles de Dieudonné, les dessins des caricaturistes de Charlie, l’antisémitisme, les leçons données aux musulmans… sont abordés. Autre thématique brûlante : l’indignation à géométrie variable. Les interrogations liées aux discriminations sont regroupées également. La quatrième thématique à trait aux rumeurs et aux complots. La cinquième thématique concerne les religions en tant que telles pour aboutir à la laïcité au service du vivre-ensemble.
Nous avons sélectionné trois questions pour que les internautes aient une idée plus précise du livre, ainsi que des réponses qu’ils pourraient eux-mêmes apporter avant de les confronter à celles des lycéens et des rédacteurs.
« Pourquoi les synagogues sont-elles protégées et pas les mosquées ? »
« Pourquoi ce silence sur l’assassinat et la persécution par des bouddhistes fondamentalistes des musulmans de la province de Rohingya en Birmanie ? »
« Si les professeurs doivent être neutres , pourquoi les élèves seraient-ils obligés de l’être ? »
La bien-pensance est loin. C’est la recherche du bien commun qui est à l’ordre du jour.
10:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
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