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08/03/2015

8 mars: l'égalité femmes-hommes et la laïcité

Cent femmes sont aujourd'hui reçues au Palais de l'Elysée. Parmi elles deux Euréliennes: Véronique Lansari, directrice de la régie de quartier de Lucé, et Sandrine Chevereau, chef d'une entreprise de couverture et de charpente. De nombreuses initiatives marquent ainsi cette journée du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. L'origine lointaine de cette journée se trouve au XIX° siècle dans les luttes des ouvrières, pour leurs conditions de travail, et des suffragettes, pour le droit de vote. Cette histoire est racontée sur un site "8 mars".

Quel est le rapport, nous dira-t-on, avec la laïcité ? Le statut économique et social globalement défavorisé des femmes est bien connu. A titre d'exemple on se peut consulter un site sur l'égalité salariale femmes-hommes en région Centre. Plusieurs causes existent. L'une d'elle est l'image donnée par les religions monothéistes. S'il est bien évident que tous les chrétiens, juifs et musulmans, ne partagent pas ces stéréotypes, il est tout aussi vrai que la Bible, Ancien et Nouveau Testament, et le Coran déterminent dans leurs textes et les pratiques qui en sont issues la soumission des femmes. 

Depuis les années cinquante jusqu'à nos jours une série de lois ont mis fin à de nombreux interdits d'origine religieuse. Les libertés de contraception et d'avortement, l'éducation à la sexualité, l'émancipation des filles, le mariage pour tous... La sociologue Janine Mossuz-Lavau a rappelé cette évolution dans un livre "Les Lois de l'amour. Les politiques de la sexualité en France (1950-2002)" Une édition de poche est disponible. 

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02/02/2015

Pour une pédagogie de la laïcité. Entretien paru dans l'Echo républicain

Pour défendre la laïcité, il faut prôner « la pédagogie de la liberté », rappelle Charles Conte dans un entretien paru dans l'Echo républicain du dimanche 1° février 2015. Voici la transcription de cet entretien

 

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C’est son métier à la Ligue de l’enseignement, mais c’est avant tout le socle de l’engagement quotidien de cet Eurélien. Chargé de mission laïcité à la Ligue de l’enseignement, administrateur de la Fédération des oeuvres laïques d’EureetLoir, Charles Conte défend un principe vieux de 110 ans.

Quelle est la définition de la laïcité ? C’est le principe qui garantit la liberté de conscience de chaque citoyenne et citoyen de ce pays. Concrètement, chacun, depuis la grande loi de 1905 (NDLR : la loi sur la séparation des Églises et de l’État), est libre d’avoir une religion, d’en changer, d’en avoir sa propre conception… Plus simplement, c’est le principe philosophique et politique qui permet à chaque citoyenne et citoyen de France, et au-delà, d’avoir ses propres options religieuses ou philosophiques, de les exprimer publiquement et collectivement.

La liberté d’expression a été bafouée avec les attentats perpétrés contre Charlie Hebdo. Existe-t-il des solutions pour que cela ne se reproduise plus ? Il n’existe pas de solution miracle, cela serait un paradoxe pour des laïques. En revanche, il est avéré que la pédagogie de la liberté, c’est-à-dire informer, former en amont, permettrait, sinon d’éviter fatalement toutes dérives de ce type-là, de diffuser cette grande idée qui est un bien commun pour tout le monde. Ce qui nuit à la laïcité, c’est l’image de l’interdit. Trop souvent, dans le cadre du débat sur le port de signes religieux à l’école, on assimile la laïcité à un interdit. Or, c’est une garantie de la liberté.

Comment faudrait-il, selon vous, aborder la laïcité dans les établissements scolaires ? Il faut s’adapter au niveau et à l’âge des enfants. La première chose est évidente, mais il faut la préciser : l’enseignant n’a pas à faire apparaître ses opinions personnelles, encore moins à faire du prosélytisme. Ce qu’il doit apprendre aux enfants, c’est à faire société, en tenant compte de la diversité. On ne peut pas imposer la laïcité, il faut convaincre. La contrainte, c’est toujours une erreur. Dans les familles, il y a la notion d’autorité parentale qui inclut le fait de transmettre une religion ou une option philosophique à ses enfants. On ne peut pas avoir un aspect coercitif. Cet équilibre, il se manifeste au sein de l’école, où il y a des enfants issus de familles diverses. La première étape est d’apprendre à se respecter les uns et les autres.

Depuis septembre 2013, une charte de la laïcité est affichée dans les établissements scolaires. N’est-ce pas un peu tardif ? On a toujours parlé d’une façon ou d’une autre de laïcité au sein de l’espace scolaire. Parfois, c’est de façon très officielle, comme en ce moment, grâce à la charte. Elle est un vrai pas en avant, un bon support. Elle vient, selon moi, bien à son heure. Ce qu’il faut, c’est la faire vivre.

La devise de la République française est Liberté, égalité, fraternité. Et la laïcité ? Elle ne fait pas partie de la devise républicaine. Mais c’est aussi un principe constitutionnel. De manière anecdotique, certaines municipalités ont entrepris d’ajouter le mot laïcité à la devise de la République. C’est à la fois pertinent et non pertinent. Ça l’est, parce qu’effectivement, c’est fondamental et constitutif de l’identité culturelle de la République et de la France. Ça l’est moins, car formellement parlant, ça ne fait pas partie de la devise. On peut donc mettre le mot laïcité au-dessus, ou au-dessous sur les frontons des mairies, mais pas à la suite. Ça a beaucoup de sens tout de même. D’une certaine façon, ce terme approfondit et fonde le sens de la devise républicaine.

Dans l’esprit des Français, la laïcité rime, souvent, avec la religion. Est-ce fondé ? C’est à la fois vrai et faux. Cela a une relation avec la religion, mais ce n’est pas du tout au même niveau. Les options privées confessionnelles, les options privées humanistes, c’est-à-dire celles qui ont une philosophie qui ne se réfère pas à un surnaturel, c’est une chose. Le principe juridique politique et philosophique de séparation qui est celui de la laïcité, c’est autre chose, c’est un autre niveau.

Selon vous, c’est une notion figée ou est-ce susceptible d’évoluer ? Comme tout phénomène humain, on ne peut pas “l’essentialiser”. En revanche, ce qui reste intangible, ce sont les principes fondamentaux de la loi. La République assure la liberté de conscience, elle garantit le libre exercice des cultes, elle ne reconnaît, ni ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. Si on prétend, comme cela a été le cas, toucher à ces principes, à ce moment-là on touche, effectivement, à la laïcité. Il y aura donc une mobilisation évidente de tous les citoyens de ce pays et des mouvements
laïques en particulier.

Quelle position a la laïcité dans le monde ? Même si le mot laïcité n’est pas traduisible dans toutes les langues du monde, le principe a fait école dans énormément de pays. Je dirais même que cela a traversé presque toute la planète. Dans les deux cents pays du monde, on trouve des échos de cette idée, sous une forme plus ou moins édulcorée. Les principes laïques, même quand on n’emploie pas le mot laïcité, sont très largement appropriés par la jeunesse européenne. Dans certaines sociétés, ce principe est grandissant, contrairement à ce que l’on croit.

Quel est le rôle de la Ligue nationale de l’enseignement. Quels sont vos objectifs ? L’énorme avantage de la Ligue de l’enseignement, c’est que l’on est
implanté sur le terrain, partout en France. Notre action est de faire une forme de pédagogie de la laïcité qui n’est pas un sermon laïque. Pour ce faire, nous nous sommes dotés d’un certain nombre d’outils. Celui qui a le vent en poupe et qui s’appuie sur la charte de la laïcité, c’est une charte à l’école expliquée aux enfants. Notre travail est de parler aux gens, de chercher à comprendre quelles sont leurs questions, quelles sont leurs demandes et d’y répondre de la façon la plus appropriée possible. Cela demande, parfois, du temps. À notre sens, c’est la seule façon valable de répondre aux questions que peuvent se poser légitimement les personnes. Comme le disait Victor Hugo : « Ouvrir une école, c’est fermer une prison. » C’est vraiment notre principe.

Cet entretien est paru dans l'Echo républicain. Les propos de Charles Conte ont été fidèlement rapportés par Sarah Douvizy, que nous remercions ici. Nous préférons toutefois le titre "Pour une pédagogie de la laïcité" à celui de l'article initial "On ne peut pas imposer la laïcité".

11:42 Publié dans Positions | Lien permanent | Commentaires (0)

10/01/2015

Unis contre le terrorisme !!!

Les manifestations "Je suis Charlie" se multiplient dans l'Eure et loir depuis ce jour néfaste du 7 janvier. Le soir même des rassemblements spontanés ont lieu à Chartres, à Châteaudun, à Rambouillet... Le lendemain d'autres initiatives surgissent. Vendredi 9  a été marqué par la mobilisation en matinée des lycéennes et des lycéens de la plupart des lycées d'Eure et Loir. Le soir, à partir de 18 heures, plus de 2000 personnes se retrouvaient à Chartres devant le monument des Droits de l'Homme, place du Châtelet, pour affirmer de la façon la plus ferme leur détermination à défendre la République, la laïcité, la liberté d'expression. Un message a été lu par six personnes. D'un accord unanime les noms des associations organisatrices n'ont pas été donnés. Ce grand moment d'unité populaire ne peut être revendiqué par personne en particulier.

Voici le message lu ce vendredi 9 janvier 2015 à Chartres. Il est représentatif des autres discours prononcés dans tout notre département. Il a été suivi d'une Marseillaise qui retrouvait ce soir là tout son sens:hymne national issu de la Révolution française. De très nombreuses personnes sont restées ensuite pour de longues conversations fraternelles. 

"Ce soir nous sommes rassemblés pour rendre hommage aux victimes de l’abominable attentat contre le journal Charlie Hebdo :

Frédéric Boisseau, agent d’entretien,

Franck Brinsolaro, brigadier au service de la protection,

Jean Cabut, dit Cabu, dessinateur,

Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse,

Stéphane Charbonnier, dit Charb, dessinateur,

Philippe Honoré, dit Honoré, dessinateur,

Bernard Maris, économiste et chroniqueur,

Ahmed Merabet, agent de police,

Mustapha Ourrad, correcteur,

Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont, 

Bernard Verlhac, dit Tignous, dessinateur,

Georges Wolinski, dessinateur.

En les assassinant c’est l’intelligence, la liberté créatrice et l’humaniste qu’on assassine. 

Ensemble affirmons, notre attachement à la liberté d’expression et au droit à la caricature. Une infime minorité cherche à jouer de nos divisions, exacerber nos  peurs. A nous de leur donner tort en exprimant  notre attachement commun indéfectibles aux valeurs de liberté, d'égalité de fraternité et de laïcité.

Rappelons-nous qu’en 2007 le journal Charlie Hebdo avait été relaxé suite à un procès ou la liberté d’expression était menacée. La Justice avait réaffirmé un principe fondateur de notre République. Nous sommes rassemblés ce soir pour dire que cet assassinat ne remet pas en cause notre combat contre toutes les formes de l’intégrisme religieux, de l’intolérance, de la haine de l’autre et de la misogynie.

Les démocrates que nous sommes, quelles que soient nos convictions philosophiques ou religieuses, ne doivent pas laisser notre société s'enfoncer dans la violence et l'obscurantisme. Soyons unis pour défendre les valeurs de notre République.

Nous sommes rassemblés enfin pour exprimer notre combat contre toutes les idées d’exclusion et de stigmatisation qui sont le terreau de la montée des extrémistes de tout poil. La place accordée dans les médias au discours de la haine et du racisme  est inacceptable. Collectivement faisons entendre nos idées humanistes et laïques facteurs de progrès social pour tous.

Faisons vivre la Liberté : Restons debout et dignes. Le débat d'idées est une composante majeure de notre démocratie. Nous n'acceptons donc aucune limitation à nos libertés d'expression"

 

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