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23/12/2014

Joyeux Noël laïque !

Le mot « Noël » vient, on le sait, du latin natalis, naissance, qui a aussi donné « nativité » et le charmant prénom de Nathalie. La fête de Noël est, historiquement parlant, celle du solstice d’hiver, qui marque le point de départ de la « renaissance du soleil », le 21 décembre, jour le plus court de l’année dans l’hémisphère Nord. Mais la célébration festive de Noël ne se limite pas à cette seule journée. Il faut plutôt parler d’un cycle de Noël : la période qui encadre le solstice était fêtée dans toute l’Europe depuis des millénaires. Les militants laïques ont développé toute une réflexion sur la fête de Noël qu'ils entendent célébrer à leur façon, ainsi que le détaille un article publié sur l'édition "Laïcité" de Médiapart

Quant à la date de naissance de Jésus, le Nouveau Testament n’en dit rien. Aucun texte ne la précise, nous dit Jean-Louis Beaucarnot (Ainsi vivaient nos ancêtres, Éd. Robert Laffont): la controverse dura plus d’un siècle : les uns retenant le 18 avril, d’autres le 25 mars, un autre encore le 6 janvier. Ce fut un pape qui, en 354, la fixation d’autorité au 25 décembre, c’est-à-dire le jour, précisément, du solstice d’hiver... La localisation de la naissance du « petit Jésus » le 25 décembre. Et, dès avant le Moyen Âge, les interdits s’abattirent sur les coutumes antiques. En 391, l’empereur chrétien Théodose prohiba l’exercice public des cultes païens dans les villes de Rome et d’Alexandrie. En 392, l’interdiction fut étendue à tout l’Empire et les temples païens furent détruits ou fermés. Le christianisme était devenu religion d’État.

Les associations de libres penseurs, qui furent le fer de lance du mouvement laïque au XIX° siècle et au début du XX°, rassemblaient à cette époque quelque trente mille adhérents, dont d’éminentes personnalités telles que Victor Hugo, Marcellin Berthelot ou Anatole France. Parallèlement à leur combat politique elles eurent une importante activité culturelle. Elles établirent notamment un véritable programme de promotion des « Fêtes civiles », largement inspiré des grandes fêtes de la Révolution et qui avait pour objet de laïciser les fêtes saisonnières autrefois christianisées. Leur effort principal a porté sur Noël. Leur argumentaire était simple, vif et radical : Noël est historiquement une fête païenne, elle a été « volée » par les chrétiens, il faut donc la laïciser ! La Fédération nationale de la Libre Pensée poursuit cette activité culturelle en organisant des événements, en diffusant un texte de Jean Cotereau "Leur Noël et le nôtre" et en diffusant des livres choisis via sa librairie parisienne.

Dans notre département, ce sont les célèbres Flambarts qui illustrent le mieux ces fêtes solsticiales. Héritiers de traditions immémoriales, les Flambarts se déroulent chaque année à Dreux associés à un marché de Noël, un carnaval, un charivari, des illuminations, une régate et à un spectacle pyrotechnique. Ces festivités populaires se sont heureusement renouvelées depuis vingt ans. 

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Les Flambarts.  Source Comité départemental du tourisme en Eure et Loir 

09/12/2014

La loi du 9 décembre 1905. Une grande loi de liberté

La loi de 1905 fut un moment forts  de l'histoire des libertés en France. Elle sépare l'Etat et les cultes et assure ainsi la liberté de conscience à chacun. On peut désormais être religieux, agnostique ou athée sans être favorisé ou défavorisé. Ce site retrace l'histoire et donne les éléments essentiels.
Depuis le baptême du roi des Francs Clovis, une alliance tumultueuse unit le trône (l'Etat) et l'autel (l'Eglise catholique). Le siècle du "concordat" (1801 - 1905) en est la dernière période. De nombreuses initiatives tenteront d'y mettre fin.

Chef d'œuvre d'Aristide Briand, la loi votée par le Parlement français en 1905 sépare l'Etat et les cultes. Loi "juste et sage" selon la formule de Jaurès, elle a pourtant suscité de nombreuses controverses au Parlement comme dans la société.

Après un début conflictuel, une application "libérale" selon le vœu de Briand a fait progressivement entrer dans les mœurs la séparation de l'Etat et des cultes. L'Eglise catholique, elle-même, finira par en reconnaître la valeur.

La célébration de la loi 1905 a fait l'objet de nombreuses initiatives. Elle suscite divers débats tant sur l'histoire que sur le traitement, aujourd'hui, de la diversité culturelle et des cultes minoritaires. Pour cela il ne faut pas la réviser, mais mieux la connaître et l'appliquer.

A lire, sur le site de la documentation française : La loi de 1905 : un cadre pour la laïcité

Loi 1905.jpg

Texte original de la Loi du 9 décembre 1905

09:24 Publié dans Positions | Lien permanent | Commentaires (0)

05/11/2014

Pour faire vivre la laïcité en Eure et Loir

laicite marianne.jpgUn collectif d’associations et de citoyens investis dans la défense et l’illustration de la laïcité se crée en Eure et Loir. Pourquoi ? La laïcité de la République est une des dimensions fondamentales de nos libertés. La laïcité de l’Ecole de la République en découle logiquement. Ce principe, cette valeur, sont admis et partagés massivement. Mais nous constatons, dans le monde comme dans notre pays, une radicalisation, une montée aux extrêmes, voire un obscurantisme, de plus en plus présents. Devant cette situation, il convient de répondre de façon rationnelle grâce à une présence sur tous les territoires. Dans de nombreux départements des collectifs se sont déjà créés. Nous agissons dans le même esprit, celui de la promotion d’une liberté  essentielle pour chacune et chacun d’entre nous nous, pour construire ensemble et vivre ensemble un avenir solidaire…

On peut identifier en France quatre grands moments pour la laïcité. Le moment fondateur est la Révolution française. Elle affirme la souveraineté du peuple. Le pouvoir ne repose plus sur le roi légitimé par l’Eglise.  C’est le sens de l’Article 3 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément ». C’est ensuite la III° République qui franchi deux étapes. Elle laïcise d’abord l’enseignement primaire. Une série de lois, de 1881 à 1886,  mettent sur pied un enseignement public laïque, gratuit et obligatoire. Les Constitutions françaises de 1946 et 1958 le confirmeront : « L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ». Le troisième grand moment est le plus connu. C’est celui du vote de la fameuse loi du 9 décembre 1905. Elle sépare les Eglises et l’Etat. Auparavant quatre cultes (catholique, réformé, luthérien, israélite) état reconnus, avec un statut et un financement publics. La loi assure la liberté de conscience dans son article Un. Chacun est libre d’être croyant, agnostique ou athée, comme de changer d’opinion. Les cultes ne sont plus financés. Quatrième moment fort : celui de la conquête des droits sexuels et reproductifs (contraception, éducation sexuelle, avortement, non pénalisation de l’homosexualité…) dans les années 60-70. Mettant fin à des interdits d’origine religieuse, ces nouvelles lois sont de fait laïques. La période actuelle est celle d’une nouvelle société qui se construit. Sept à huit millions de personnes, pour la plupart citoyens français, sont originaires d’Afrique ou d’Asie. Nous vivons de fait dans une société multiculturelle. Comment l’organiser en respectant cette diversité culturelle tout en fixant un cadre commun républicain ? Tel est le nouvel enjeu, le nouveau grand moment, pour la laïcité. 

Réuni pour la première fois, en octobre dernier, ce collectif s’est déjà donné des pistes de réflexion comme "comment transmettre aux jeunes enfants, citoyen(ne)s en devenir, ce principe complexe de laïcité; comment développer ce principe de laïcité avec d’éventuels partenaires qui partagent des valeurs communes dans certains projets ; comment faire vivre ce principe fondateur de notre République tant dans les lieux publics, les administrations que dans les entreprises…"

Il a été décidé de faire ensemble un "acte visible" autour de la date du 9 décembre prochain, anniversaire de la loi de 1905, dite de Séparation. 

 

11:57 Publié dans Positions | Lien permanent | Commentaires (0)