Droit au "blasphème" Retour sur une initiative du Cercle Condorcet-Viollette

Dans la foulée de la manifestation organisée par le Collectif laïque d'Eure-et-Loir le 6 janvier à Chartres en mémoire des caricaturistes de Charlie hebdo assassinés, le Cercle Condorcet-Viollette a animé une rencontre le 30 janvier. Elle s'est déroulée en partenariat avec la MGEN 28 et le Pôle Universitaire sur le thème "Caricaturistes, les fantassins de la liberté". 

Cette rencontre animée par le président du Cercle Condorcet-Viollette, Thierry Jourdan, a été marquée notamment par la présence et le témoignage de Michel Fily, caricaturiste, dessinateur, qui publie notamment dans L'Echo républicain. 

Un dessin de Michel Fily 

Pour le suivre sur Twitter: https://twitter.com/michel_fily

 

Une autre séquence avait pour objet le droit au "blasphème", la liberté d'expression en matière religieuse. Elle a été animée par Charles Conte, secrétaire du Cercle Condorcet-Viollette à partir d'une série d'images représentant des œuvres censurées. 

"Ave Maria" L'affiche du film de Jacques Richard, censurée en 1984.

La trame de la conférence et les images sont en ligne sur le site du Cercle Condorcet-Viollette:
http://condorcet-viollette.hautetfort.com/

Pour suivre le Cercle sur Twitter: https://twitter.com/Condorcet28

 

 

Un article de l'Echo républicain et un entretien sur Radio Intensité

 Rémi Bonnet, journaliste à l'Echo républicain, a suivi le rassemblement organisé par le Collectif laïque d'Eure-et-Loir ce samedi 6 janvier 2018. Voici son article et la photo l'accompagnant.

Ils se rassemblent à Chartres pour défendre la laïcité

Trois ans après un attentat qui a frappé les caricaturistes de Charlie Hebdo, le collectif Laïcité 28 s’est rassemblé samedi 6 janvier 2018 à Chartres pour rendre hommage aux victimes.

Le 7 janvier 2015, onze personnes sont assassinées dans les locaux de Charlie Hebdo sous les balles des frères Kouachi. Parmi les victimes, les caricaturistes Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski.
Trois ans plus tard, un hommage leur a été rendu samedi 6 janvier 2018  place Châtelet à Chartres par le collectif Laïcité 28, qui rassemble une quinzaine d’associations, dont le Cercle Condorcet/Viollette, mené par Thierry Jourdan.
« Le but de cette manifestation est de défendre la liberté d’expression et de conscience. Nous avons pris place au pied du monument des droits de l’Homme, c’est un joli symbole », explique le président de cette association basée à Lucé.

« La loi de 1905 garantit la liberté »

 Toute la matinée, les membres du collectif ont distribué des tracts, tandis que le caricaturiste Paul Chevrier croquait des scènes de vie au milieu de la foule.
« Il faut faire attention à ce que l’on esquisse tout en gardant sa liberté. C’est un travail d’équilibriste », décrit le dessinateur.
Hugues Villemade, qui représentait le PCF, insiste sur l’importance de cette initiative : « Depuis trois ans, les choses ne se sont pas améliorées. Il faut expliquer sans cesse que la loi de 1905 sur la laïcité garantit la liberté ».
À 11 heures, les manifestants ont arrêté leurs activités pour rendre hommage aux victimes de la tuerie. Pour que leur souvenir ne s’éteigne pas…

Rémi Bonnet

© L'Echo Agence de Chartres

 Radio Intensité a diffusé sur son antenne un entretien sur le rassemblement. Cet entretien est toujours en ligne . Il est accompagné de la présentation suivante: 

« Dessiner la liberté »,  sera le mot d'ordre ce samedi sur place du Châtelet à Chartres. Le collectif laïque d'Eure-et-Loir organise un rassemblement en mémoire des caricaturistes de Charlie Hebdo tués le 7 janvier 2015. Trois ans après, le collectif, composé d'une quinzaine d'associations laïques, ne veut pas oublier ceux qui défendent la liberté d'expression. On écoute Charles Conte, membre du collectif laïque d'Eure-et-Loir. " 

Entretien partie 1  Entretien partie 2   Entretien partie 3

Un Collectif d'association pour faire vivre la laïcité en Eure-et-Loir

Un collectif d’associations et de citoyens investis dans la défense et l’illustration de la laïcité s'est créé en Eure et Loir en décembre 2014.

Le Collectif laïque d'Eure-et-Loir rassemble les associations suivantes:

• Amicale laïque de Châteaudun
• Amicale laïque de Lèves
• Amitié Beauce, Perche, Thymerais
• Autonome de Solidarité 28
• Cercle Condorcet-Viollette
• Cercle Laïque de Dreux
• Collectif Laïcité du Perche
• Délégués Départementaux de l'Education Nationale DDEN 28
• Fédération des Conseils de Parents d’Elèves FCPE 28
• Fédération des Œuvres Laïques FOL 28
• Fédération Syndicale Unitaire FSU 28
• Office Central de la Coopération à l'Ecole OCCE 28
• Pupilles de l'Enseignement Public PEP 28
• Solidarité Laïque 28
• Union Rationaliste Section Centre
• UNSA Education 28

Pourquoi ce Collectif laïque d'Eure-et-Loir ? La laïcité de la République est une des dimensions fondamentales de nos libertés. La laïcité de l’Ecole de la République en découle logiquement. Ce principe, cette valeur, sont admis et partagés massivement. Mais nous constatons, dans le monde comme dans notre pays, une radicalisation, une montée aux extrêmes, voire un obscurantisme, de plus en plus présents. Devant cette situation, il convient de répondre de façon rationnelle grâce à une présence sur tous les territoires. Dans de nombreux départements des collectifs se sont déjà créés. Nous agissons dans le même esprit, celui de la promotion d’une liberté  essentielle pour chacune et chacun d’entre nous nous, pour construire ensemble et vivre ensemble un avenir solidaire…

On peut identifier en France quatre grands moments pour la laïcité. Le moment fondateur est la Révolution française. Elle affirme la souveraineté du peuple. Le pouvoir ne repose plus sur le roi légitimé par l’Eglise.  C’est le sens de l’Article 3 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément ». C’est ensuite la III° République qui franchi deux étapes. Elle laïcise d’abord l’enseignement primaire. Une série de lois, de 1881 à 1886,  mettent sur pied un enseignement public laïque, gratuit et obligatoire. Les Constitutions françaises de 1946 et 1958 le confirmeront : « L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ». Le troisième grand moment est le plus connu. C’est celui du vote de la fameuse loi du 9 décembre 1905. Elle sépare les Eglises et l’Etat. Auparavant quatre cultes (catholique, réformé, luthérien, israélite) état reconnus, avec un statut et un financement publics. La loi assure la liberté de conscience dans son article Un. Chacun est libre d’être croyant, agnostique ou athée, comme de changer d’opinion. Les cultes ne sont plus financés. Quatrième moment fort : celui de la conquête des droits sexuels et reproductifs (contraception, éducation sexuelle, avortement, non pénalisation de l’homosexualité…) dans les années 60-70. Mettant fin à des interdits d’origine religieuse, ces nouvelles lois sont de fait laïques. La période actuelle est celle d’une nouvelle société qui se construit. Sept à huit millions de personnes, pour la plupart citoyens français, sont originaires d’Afrique ou d’Asie. Nous vivons de fait dans une société multiculturelle. Comment l’organiser en respectant cette diversité culturelle tout en fixant un cadre commun républicain ? Tel est le nouvel enjeu, le nouveau grand moment, pour la laïcité. 

 

Ce blog rappelle toutes les activités du Collectif laïque de décembre 2014 à octobre 2017.