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24/12/2015

Joyeux Noël laïque !

Le mot « Noël » vient, on le sait, du latin natalis, naissance, qui a aussi donné « nativité » et le charmant prénom de Nathalie. La fête de Noël est, historiquement parlant, celle du solstice d’hiver, qui marque le point de départ de la « renaissance du soleil », le 21 décembre, jour le plus court de l’année dans l’hémisphère Nord. Mais la célébration festive de Noël ne se limite pas à cette seule journée. Il faut plutôt parler d’un cycle de Noël : la période qui encadre le solstice était fêtée dans toute l’Europe depuis des millénaires. Les militants laïques ont développé toute une réflexion sur la fête de Noël qu'ils entendent célébrer à leur façon, ainsi que le détaille un article publié sur l'édition "Laïcité" de Médiapart

Quant à la date de naissance de Jésus, le Nouveau Testament n’en dit rien. Aucun texte ne la précise, nous dit Jean-Louis Beaucarnot (Ainsi vivaient nos ancêtres, Éd. Robert Laffont): la controverse dura plus d’un siècle : les uns retenant le 18 avril, d’autres le 25 mars, un autre encore le 6 janvier. Ce fut un pape qui, en 354, la fixation d’autorité au 25 décembre, c’est-à-dire le jour, précisément, du solstice d’hiver... La localisation de la naissance du « petit Jésus » le 25 décembre. Et, dès avant le Moyen Âge, les interdits s’abattirent sur les coutumes antiques. En 391, l’empereur chrétien Théodose prohiba l’exercice public des cultes païens dans les villes de Rome et d’Alexandrie. En 392, l’interdiction fut étendue à tout l’Empire et les temples païens furent détruits ou fermés. Le christianisme était devenu religion d’État.

Les associations de libres penseurs, qui furent le fer de lance du mouvement laïque au XIX° siècle et au début du XX°, rassemblaient à cette époque quelque trente mille adhérents, dont d’éminentes personnalités telles que Victor Hugo, Marcellin Berthelot ou Anatole France. Parallèlement à leur combat politique elles eurent une importante activité culturelle. Elles établirent notamment un véritable programme de promotion des « Fêtes civiles », largement inspiré des grandes fêtes de la Révolution et qui avait pour objet de laïciser les fêtes saisonnières autrefois christianisées. Leur effort principal a porté sur Noël. Leur argumentaire était simple, vif et radical : Noël est historiquement une fête païenne, elle a été « volée » par les chrétiens, il faut donc la laïciser ! La Fédération nationale de la Libre Pensée poursuit cette activité culturelle en organisant des événements, en diffusant un texte de Jean Cotereau "Leur Noël et le nôtre" et en diffusant des livres choisis via sa librairie parisienne.

Dans notre département, ce sont les célèbres Flambarts qui illustrent le mieux ces fêtes solsticiales. Héritiers de traditions immémoriales, les Flambarts se déroulent chaque année à Dreux associés à un marché de Noël, un carnaval, un charivari, des illuminations, une régate et à un spectacle pyrotechnique. Bien qu'elles ne se soient pas déroulées cette année à cause des élections régionales, elles restent une belle manifestation culturelle à la fois inclusive et enracinée.  

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Les Flambarts.  Photo Comité départemental du tourisme en Eure et Loir

31/10/2015

Samain, Toussaint Halloween: les métamorphoses de la Fête des morts

L'intérêt des militants laïques pour les fêtes et les cérémonies civiles est peu connu. Les laïques connaissent-ils leur propre histoire? La dimension culturelle du mouvement laïque est souvent oubliée, même chez ceux qui s’en réclament.Sait-on en particulier qu’ils furent nombreux à s’intéresser aux fêtes civiles de façon approfondie ? Au début du siècle, une excellente revue en avait fait un objet d’études et de militantisme : les "Annales des Fêtes et Cérémonies Civiles". Marcel Sembat, Gabriel Séailles, Paul Grunebaum-Ballin (collaborateur d’Aristide Briand), Jules Renard…y collaborèrent ; la Libre Pensée comme la Ligue de l’enseignement y étaient représentées… ; Zola, Hugo, Rousseau y furent publiés… ; l’anthropologie, les arts, les lois, l’histoire y firent l’objet d’articles…

Le premier novembre nous fournit l’occasion de se pencher à nouveau sur ces thèmes. La mouvance laïque multipliait les initiatives. Un des exemple les plus marquant fut celui de l’Union démocratique de propagande anticléricale, dont le président d’honneur était Victor Hugo, qui a organisé le 1° novembre 1881 au Trocadéro à Paris un « hommage aux morts illustres de la libre pensée». En 1912, les "Annales" proposaient un article démontrant que le « culte des morts est indépendant de la tradition chrétienne…Le meilleur et le plus noble des traditions anciennes demeure parfaitement vivant ». On le sait, la fête d'Halloween a été apportée aux Etats-Unis par des émigrants irlandais héritiers de la fête des morts gauloise Samain. Des banquets nocturnes célébraient les vivants et le souvenir des défunts. La BD Astérix n'est pas si loin de la réalité historique. La fête chrétienne de la Toussaint en est également l'héritière lointaine. Cette histoire de la Fête des morts  est  de mieux en mieux connue. Un article de l'édition "Laïcité" sur Médiapart en détaille tous les épisodes du point de vue laïque. 

 

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13:40 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

23/12/2014

Joyeux Noël laïque !

Le mot « Noël » vient, on le sait, du latin natalis, naissance, qui a aussi donné « nativité » et le charmant prénom de Nathalie. La fête de Noël est, historiquement parlant, celle du solstice d’hiver, qui marque le point de départ de la « renaissance du soleil », le 21 décembre, jour le plus court de l’année dans l’hémisphère Nord. Mais la célébration festive de Noël ne se limite pas à cette seule journée. Il faut plutôt parler d’un cycle de Noël : la période qui encadre le solstice était fêtée dans toute l’Europe depuis des millénaires. Les militants laïques ont développé toute une réflexion sur la fête de Noël qu'ils entendent célébrer à leur façon, ainsi que le détaille un article publié sur l'édition "Laïcité" de Médiapart

Quant à la date de naissance de Jésus, le Nouveau Testament n’en dit rien. Aucun texte ne la précise, nous dit Jean-Louis Beaucarnot (Ainsi vivaient nos ancêtres, Éd. Robert Laffont): la controverse dura plus d’un siècle : les uns retenant le 18 avril, d’autres le 25 mars, un autre encore le 6 janvier. Ce fut un pape qui, en 354, la fixation d’autorité au 25 décembre, c’est-à-dire le jour, précisément, du solstice d’hiver... La localisation de la naissance du « petit Jésus » le 25 décembre. Et, dès avant le Moyen Âge, les interdits s’abattirent sur les coutumes antiques. En 391, l’empereur chrétien Théodose prohiba l’exercice public des cultes païens dans les villes de Rome et d’Alexandrie. En 392, l’interdiction fut étendue à tout l’Empire et les temples païens furent détruits ou fermés. Le christianisme était devenu religion d’État.

Les associations de libres penseurs, qui furent le fer de lance du mouvement laïque au XIX° siècle et au début du XX°, rassemblaient à cette époque quelque trente mille adhérents, dont d’éminentes personnalités telles que Victor Hugo, Marcellin Berthelot ou Anatole France. Parallèlement à leur combat politique elles eurent une importante activité culturelle. Elles établirent notamment un véritable programme de promotion des « Fêtes civiles », largement inspiré des grandes fêtes de la Révolution et qui avait pour objet de laïciser les fêtes saisonnières autrefois christianisées. Leur effort principal a porté sur Noël. Leur argumentaire était simple, vif et radical : Noël est historiquement une fête païenne, elle a été « volée » par les chrétiens, il faut donc la laïciser ! La Fédération nationale de la Libre Pensée poursuit cette activité culturelle en organisant des événements, en diffusant un texte de Jean Cotereau "Leur Noël et le nôtre" et en diffusant des livres choisis via sa librairie parisienne.

Dans notre département, ce sont les célèbres Flambarts qui illustrent le mieux ces fêtes solsticiales. Héritiers de traditions immémoriales, les Flambarts se déroulent chaque année à Dreux associés à un marché de Noël, un carnaval, un charivari, des illuminations, une régate et à un spectacle pyrotechnique. Ces festivités populaires se sont heureusement renouvelées depuis vingt ans. 

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Les Flambarts.  Source Comité départemental du tourisme en Eure et Loir